Comment bien se nourrir près de chez vous ?
Des maraîchers du village vous proposent des paniers
Réponse du collectif à :
la Concertation publique du projet de charte concernant l'utilisation
de produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d'habitation
Les conditions de mise en place de cette consultation, fortement contestables en période de crise sanitaire, ainsi que les restrictions de participation à celle-ci nous ont amenés à rédiger une tribune sur le sujet décisif de l'utilisation des pesticides en agriculture.
La mairie d' Aniane a fait savoir par sa newsletter du 9 avril 2020, qu'une concertation publique sur un projet de charte d'engagement relatif aux mesures de protection des personnes lors de l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d'habitation était en cours du 23 mars au 27 avril 2020. Cette charte s'entend au niveau départemental (pour la consulter veuillez cliquer ici).
En première lecture, cette charte semble être un pas vers un dialogue entre riverains et professionnels de l'agriculture, avec la mise en place d'une cellule de dialogue, des opérations de sensibilisation auprès des agriculteurs et auprès du public ou des municipalités. Nous pouvons donc penser à un véritable souhait d'engager une réflexion concertée sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.
Malheureusement, « la charte ne vise pas à : (...)
- Régir toutes les pratiques agricoles en matière de produits phytosanitaires,
- Provoquer un débat sur l’usage et les impacts des produits phytosanitaires. »
Donc finalement, cette charte ne fait qu'ajouter une autorisation supplémentaire d'utiliser des produits phytosanitaires puisqu'elle ne permet pas le « débat sur l'usage » de ces produits. En effet, il y aura peut-être une zone bien petite à proximité des habitations qui sera préservée de ces épandages (20 ? 10 ? 5 ? 2 mètres?) mais, est-ce une avancée ou juste une compensation ?
Finalement, la charte ne serait-elle pas une manière de donner encore plus de légitimité à l'utilisation de ces produits ?
Le problème actuel n'est pas uniquement l'épandage de ces produits dangereux sur les abords de nos lieux de vie, mais aussi dans la nature en général. De nombreuses études révèlent l'impact néfaste de ces produits sur la biodiversité. Non seulement, ils sont dangereux pour les riverains et pour les agriculteurs qui les manipulent mais, ils sont dangereux pour la biodiversité, pour les nappes phréatiques et notre alimentation.
Ne faut-il donc pas plutôt placer le débat sur « l’usage et les impacts des produits phytosanitaires » au cœur de la réflexion entre citoyens, élus et agriculteurs plutôt que réaliser une charte à destination des simples riverains à savoir si ça sera 10, 5 ou 2 mètres préservés autour des habitations ?
Ainsi, au regard de la littérature scientifique qui nous alerte depuis plusieurs années, nous demandons instamment à ce que le principe de précaution pour la santé humaine prévale sur tout autre considération. Par ailleurs, il doit être mis un terme à l’empoisonnement des écosystèmes, de la faune et de la flore. Un changement radical dans nos pratiques agricoles s'avère indispensable : celui-ci consiste à abandonner le modèle agricole productiviste et industriel actuel et à y substituer une agroécologie qui propose de s’appuyer sur la restauration des équilibres des écosystèmes pour obtenir des cultures plus résilientes.
Cette carte a été élaborée à partir des données du cadastre. Elle représente un traitement brut et, est seulement indicative. Des zones de 2, 5 et 10 mètres ont été dessinées autour des parcelles contenant un "bati-dur" selon la dénomination du cadastre.
Voici quelques articles intéressants :
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Les relations actuelles entre nos représentants élus et les pesticides :
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Sur la dangerosité des pesticides :
https://www.inserm.fr/information-en-sante/expertises-collectives/pesticides-effets-sur-sante
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Sur la charte :
Les membres du collectif Aniane en Transition